ENTRE L´AMOUR ET LA MORT
UN TON, UN ÉTHOS
TA
CRÉATION / TRADUCTION
Leonor
Merino
Dª
Universidad Autónoma de Madrid
escritora, poeta, traductora
Prélude à
l’au-delà
« Pour ne pas te dire
adieu », Assia, je t’écris en 2013[1]
– trois années avant ta mort[2]
–. Mais, depuis quand nous connaissons-nous ?
Ne t’en fais pas, je te le
rappelle, depuis 1992 : à ce moment-là, je suis émue à tes côtés au Bellas Artes de Madrid, tandis que toi,
tu écoutes rêveuse nos mots égrainés sur l’audience.
Puis, nous allons à pied à
la cafétéria Hotel Victoria, où tu es
logée avec tout un évantail d’écrivains Maghrébins (nous ne savons pas encore, aïe!,
que notre poète si aimé, Tahar Djaout, va être assassiné juste une année
après).
Nous nous asseyons autour
d’une petite table et tu me dis d’un sourire complice : « invite-moi
à un café... ».
Moi, toujours ailleurs,
encore émue, dans ma main une petite cassette, tandis que je réfléchis sur les
questions que je vais te poser afin de rédiger un travail universitaire.
Ma première question se
dessine, s’emmèle dans l’air, dans notre ambience subtile et fraternelle, lorsque
je m’aperçois que tes yeux, ta bouche, ton visage intelligent et persuasif s’intéressent,
soudainement, à mon travail, à ma vie.
Alors, moi..., je commence
à déverser tout un flot de mes pensées, mes chagrins, mes pulsions, mes désirs
et, pour la première fois, j’avoue mon secret ! : je tisse des poèmes,
depuis longtemps.
Toi, tu me donnes un
conseil – t’en souviens-tu ? – : « écris ces vers, tu les places
à l’intérieur de ton récit, la mort de ta mère, la coupe de cheveux dorés de
ton fils... ».
Avec la rapidité de l’éclair
qui m’éblouit, je me rends compte que tu possèdes une forte attraction, je veux
te dire que tu as un grand pouvoir puisque tu es la meilleure détentrice de
l’empathie – la clé de la bonté et de la compassion – ; que tu as un grand
don – de la perspicacité – et que tu es une fine écouteuse pour accueillir
l’Autre, afin de l’abriter.
Oui, tout à coup, nos
rôles s’invertissent : c’est moi qui te déverse dessus mon for intérieur,
et c’est toi qui absorbes – patiemment et sagement – mes confessions.
Toi mon écouteuse,
t’oubliant de toi même, tout en restant énormement réceptive, généreuse,
humble. Tu détiens l’art de l’architecture de tes récits intertextuels, forgés
sur l’écriture et l’écoute.
Les années s’écoulent.
Le Temps nous cache,
en emportant
nos émotions avec son écume.
Tu publies des textes
magnifiques. J’écris sur eux[3]
– et sur d’autres oeuvres de beaucoup d’autres
auteurs Maghrébins.
Mais – maktoub ! – : un très important événement culturel –
« Hay Festival » – m’invite pour te présenter à Granada, au salon Palacio de Carlos V, situé à l'Alhambra, la
fortifiée – Al qal’a al-Hamra', Forteresse Rouge –, qui était la
résidence royale de la cour de Grenade au XIIIème siècle, après la construction
du premier palais par Mohammed ibn Youssouf ben Nasr : plus connu
par Ben Al Ahmar (El Rojo).
La date de notre
rencontre : le 10 mai 2009 !
Comme nous sommes heureuses
lorsque je te présente et parle de tes oeuvres dans un cadre si majestueux.
Ensuite, nous maintenons une conversation devant un public en communion avec
nous. Les organisateurs nous avouent que notre rencontre a été l’une des plus
émouvantes – pour finaliser, on nous offre deux roses blanches toutes fraîches.
Puis, notre promenade à la
tombée de la nuit, foulant les ruelles pavées en pente – extasiées devant
l’Alhambra illuminée.
Quelle beauté majestueuse
dominant la ville aux lumières scintillantes.
Nos longs silences.
Nos émotions aiguës, rivées à
nos regards devant cet espectacle.
Toi, dans tes habituelles
revêries de plaisirs sensuels d’un temps méditérranéen : ton esprit errant
dans les couloirs du passé.
Moi, songéant que tu as
toujours, comme un trésor, la vieille clé rouillée de tes ancêtres : là-bas,
à Césarée de Maurétanie, l'ancienne capitale, ruinée, puis repeuplée par
l’exode andalou.
Et pendant trois soirées,
nos lents dîners à l’hotel luxueux, Alhambra
Palace.
Attablées – nous sommes si à
l’aise ! –. Tu me racontes ta chute récente dans ta cuisine : tu avais
encore de petites croûtes de ces blessures aux genoux, au visage.
Tes confidences – que tu
m’as prié de garder – : « Léonor, ce sont pour toi ».
Ton esprit toujours imprégné
de ton dernier roman : un cercle concentrique – cercle de « soie »
ou de soi[même] ?[4]
– rend compte de la belle architecture d’un texte rétrospectif, Nulle part dans la maison de mon père :
deux mois après notre rencontre j’en offre un compte-rendu au public espagnol[5].
Et ces vagues ascendantes
de ta douleur – je les ressens encore – : « contre la ségrégation de mon
héritage »[6],
car tu n’éprouves pas seulement l'exile intérieur mais l'exile spatial et
familial, tout en t’érigeant contre tout ce que tu considères injuste avec ta
liberté : « contre ce faux chevalier en proie aux ombres de sorcières
ou d’envieuses, femmes anges et putains qui l’avaient entouré, adulé, annihilé »[7].
Ton écriture de
transhumance comme une suite du silence qui te pèse, qui endure encore une
autre vague de douleur : « la branche paternelle compte pour
l’héritage, et donc pour les mariages d’intérêts »[8].
Tu me chouchoutes – tes yeux
embués d’amertume – : « Je n’ai plus de “maison de mon père” [...],
dans un pays dit libéré où toutes les filles sont impunément déshéritées par
les fils de leurs pères »[9].
Je t’offre mes vers :
Regards étouffées
au crépuscule,
pincement de nostalgie.
Larmes invisibles
aux paupières
suspendues,
jamais
perlées.
Tu secoues ta tête – une lame
de cheveux châtains.
L’esquisse de ton sourire –
se fondant dans l’univers.
Et voilà comment tu me
parles d’une personne dont tu es très reconnaissante : « une jeune femme
à Paris qui mène un club de lecture sur mon oeuvre ! Elle s’appelle Amel
Chaouati ».
Et toi de détacher ces
syllabes : « Cha-ou-a-ti » – au cas où j’oublie ce nom de
famille algérois.
Je souris devant tes yeux
écarquillés – je souris encore au souvenir de ton acuité, Assia.
Traduire avec
une baguette musicale
Et voilà, je rencontre
Amel Chaouati à Tizi-Ouzou, à la Faculté des Lettres et des Langues de l’Université
Mouloud Mammeri, où elle nous réunit pour te rendre un grand hommage autour de
ton « expérience créative ou l’oeuvre d’une vie ».
Me voici à nouveau, depuis
de nombreux travaux que je te consacre dont le plus important : La mujer y el lenguaje de su cuerpo. Voces Literarias del Magreb[10]
– le corps est aussi une langue –, afin de t’offrir mon point de vue de ma
lecture de tes textes avec de la rigueur, avec de la sensibilité intime, car ton
écriture je la ressent – je la « respire » – dans son rythme, sa
poétique, sa musicalité.
Ton écriture : l'ivresse
vers l'imprécis d'un avenir alternant, en se plongeant, en même temps, dans un
passé endormi et dans le magma des souvenirs collectifs.
Pour faire jaillir cette
fontaine primitive, sans adultérer sa pureté et puisqu’on ne peut pas utiliser ta
langue maternelle – qui est orale et par conséquence non écrite –, tu fais
appel à d'autres langues qui peuvent se traduire intimement au français :
Un flux sanguin de ton
écriture, qantara secret entre la
langue française conceptuelle, la langue arabe voluptueuse et l’autre langue de
« l’irréductibilité »[11].
Voilà comment j’apprehénde
la traduction de ton écriture :
Plante abattue
Mémoire percée d'un hier cassé de failles.
Revenue à son antre virginal
traduit son espace indolent,
artistique intérieur
va-et-vient
de l'arabe au français
au berbère
à l'alphabet amazigh des touaregs.
Toi, éprise de passion par
les langages et son tangage, c’est ma même passion – toutes les distances
sauvées[12].
Je ressens les langues qui
t’abritent, t’habillent, avec des voies de liaison
innombrables.
Sachant qu’il n’y a pas de
langue pure – ni de sang pur –, tu pars en quête d’un langage secret : une
écriture musicale capable d’approfondir, dans son introspection, vers des
territoires inexplorés.
Cette langue de coeur[13],
la langue de « lait intarissable » aussi décrite par Hélène Cixous,
mais pas toujours une écriture « langue blanche »[14],
comme celle de l’écrivaine oranaise, sinon un réquiem désespéré, un beau récit,
liturgique[15].
« Cette langue était autrefois
sarcophage des [tiens] »[16].
Ton art magique de raconter et
l'enchantement de ton écriture évocatrice de sensations subtiles, non seulement
en ce qui concerne la sonorité du mot choisi, mais aussi au niveau de
l'intellect.
Tes mots émouvants qui
arrivent bercés par de grandes lames.
Parfois, comme un
gémissement langoureux et douloureux.
D’autres fois comme un cri
soutenu : ces souffrances des voix de jadis et d’aujourd’hui, des victimes
de la violence patriarcale et, surtout du génocide colonial français.
Ta voix qui prête ton
haleine à d’autres voix : celles de tes soeurs de race avec lesquelles tu
partages le chemin angoissé qui les emmène à la « lumière ».
Tes romans si riches en évocations
historiques, avec des références sociales et des expressions psychologiques. Tandis
que tu t'abandonnes au flux de la mémoire intimiste – va-et-vient du Temps et
de l'espace –, sculptant tes mots, exprimant le désir véhément d'aller enquêter
encore plus loin, dans l'Histoire, la musique, l'art, la philosophie, le grec
antique, le latin, la langue libyque-berbère, la mémoire collective[17].
Toujours avec ton émotion, ta
lucidité sensible et ta pudeur exquise, dans la trace d'une histoire
individuelle dont l'ombre projetée est celle de ton peuple algérien et de ta
souche.
Toi, scribe de l’Histoire de ton
peuple qui endosses la souffrance des Algériens – l’espoir aussi – et l’intègres
dans leur propre histoire.
Alors, quand la fiction accompagne l'Histoire
contemporaine, une certaine vérité et un désir ardent illuminent la face de
notre monde.
Tu sais bien – comme aucune autre personne
– que les blessures, que je porte dans mon âme, sont celles qui m'ont été déversées
par beaucoup d'écrivaines Maghrébines, par des écrivaines Algériennes, mais surtout
par toi : leur étandart, leur ancêtre dans leurs écritures !
Mais malgré ces opprobres, je
n’oublierais jamais lorsque ton corps illuminé, acquiert son éclat à un âge, si
tendre :
Tes pieds d’un pas résolu entament
le chemin de l’école.
Tes yeux osent regarder l’arc-en-ciel,
l´écume de la vague de la Mer Océane, les feuillages aspergées par la brumasse
du matin automnal. Ton regard affronte les visages hargneux et les lèvres
envieuses, parées d’une grimace d’amertume devant la transgression des réglès
ancestrales et devant la réponse de ta mère à celles-là qui s’inquièrent
pourquoi tu n’es pas voilée : « elle lit »[18].
Indolemment, tu hausses tes épaules.
À tes côtés : une ombre protectrice,
haute et droite, coiffée d’un fès.
Assia, pour hommager ce jour de
« lumière », où lire et écrire dans cette langue dans les années
1950, était pour toi - pour toutes les fenmmes - une façon d'accéder au savoir
et de sortir du cercle exclusivement féminin, je t’offre mon Poème en espagnol
et traduit en français et en arabe[19].
1
grito // 3 GRITOS
Noticia:
una niña ha nacido
–de
la sequía–.
No aumentará la riqueza
Ni vencerá al enemigo
Ni vengará una afrenta
Tres son sus salidas:
del vientre de su madre
a la casa del marido
camino de su tumba.
Enclaustrada,
convertida en sombra
–pájaro de alas cortadas–
mutismo y mirada recatada:
Poseída
Diabólica
Velada
Albórbolas:
un niño ha nacido
–¡fin
de la sequía!–
Pero ahora, ella lee –iqra
/ اقرأ–:
las palabras alumbradas
corta las amarras
de la mano del padre
camino
de la escuela.
***
1
cri // 2 CRIS
Nouvelle :
une petite est née
–
de la sécheresse –
Elle
n’accroîtra pas la richesse
Ni
vaincra l’ennemi
Ni
vengera un outrage
Trois
sont ses sorties :
du
ventre de sa mère
à
la maison du mari
au
chemin de sa tombe.
Cloîtrée,
Devenue
une ombre
–
oiseau d’ailes coupées –
mutisme
et regard retenu :
Possédée
Diabolique
Voilée
Allégresse :
un petit est né
–
fin de la sécheresse ! –
Mais
à présent, elle lit –iqra / اقرأ–
les
mots éclairés
coupe
les amarres
de
la main de son père
chemin
de l’école.
***
صرخة
// ثلاثُ صَرخات
خبر:
طفلة قد وُلـِدَتْ
-
مِن القحط -
لن
تـزيد الثـّراء
ولن
تهزمَ الأعداء
ولن
تثأر لإهانـة.
ثلاثةٌ
هـُم مَخارجها:
من
بطن أمها
إلى
بيت زوجها
في
طريقها الى القبر.
محبـوسَـة
وقد
تحَـوّلت إلى ظِلْ
-
إلى طائرٍ قـد قـُصَّ جناحيْه-
سكوتٌ
ونظرةٌ مغضوضة.
مملوكة
شيطانية
محجوبة
زغاريد:
طفلٌ قد وُلِـد
-
نهايةُ القحط! -
غير
أنها الآن تقرأ: إقرأ
الكلمات
المولودة
تحطِّمُ
القيود
ويدها
بيد الأب،
في
طريقها إلى المدرسة.
Finalement, Assia, comme un
cercle – ceinture de notre amitié – qui embrasse le début de ma composition
littéraire, je reviens à nos deux conversations :
- À la cafétéria de
l’Hotel Victoria à Madrid, où tu
m’avoues que tu relis nos auteurs classiques espagnols et ton admiration pour
Ana Mª Matute. Toi, forgeuse laborieuse d’une écriture tressée par plusieurs
langues, entrelacée par des fragments de l’oralité, tu me dis à mi-voix :
« La littérature est une
réponse à la vie comme une autre quelconque, comme la musique, la danse, la
peinture, l’amour... ou avoir des enfants... ».
- À l’Hotel Alhambra Palace à Granada où tu m’écris –
dans tous tes romans – de précieuses dédicaces dont la suivante ci-dessous :
à Paris, à N. Y., ailleurs –
dans l’au-delà, on se rencontrera un jour.
Incha ´Allah !
[1] - Leonor Merino, « Assia Djebar ou l’art de tisser la phrase: Une
caravelle, ses ailes déployées, titillantes, vers le processus de création avec
empátheia – herméneutique de l’amour », in El Khitab N°16, pp. 61-72 : Revue du Laboratoire Analyse du Discours, UNIVERSITÉ MOULOUD
MAMMERI (Tizi Ouzou - Algérie).
[2] -
Leonor Merino, « Assia Djebar, el arte de tejer la frase », EL PAÍS (Madrid),
18 febrero, 2015.
- Leonor Merino, « Escritoras magrebíes, lianas entrelazadas, taraceadas ».
Conferencia en Librería y Editorial “Diwan”, Madrid, 8 de marzo, 2015: “Día de
la Mujer” (ma conférence: « Écrivaines maghrébines, des lianes entrelacées,
marquetées »).
[3] - Leonor Merino, ENCRUCIJADA DE LITERATURAS MAGREBÍES,
"Centro Francisco Tomás y Valiente", UNIVERSIDAD NACIONAL DE
EDUCACIÓN A DISTANCIA, Alzira-Valencia, 2001, 191 p. Colección Interciencias. Préfacé par un connu arabisant, Pedro
Martínez Montávez, et avec une lettre touchante de l’écrivain Driss Chraïbi.
Voir un long paragraphe avec ce
titre : « Assia Djebar, liberación, inmenso brasero humano »,
pp. 92-95. Et toute sa bibliographie - ainsi que toutes ses oeuvres traduites à
la langue espagnole - jusqu’à 2001.
- Leonor Merino, « La mujer magrebí: exclusión y poder », AWRAQ
(Instituto de Cooperación con el Mundo Árabe), Madrid, nº 12, 1991, pp.
161-178. (une étude comparative à travers « la femme maghrébine: exclusion et
pouvoir »).
-
Leonor Merino, « Estallidos de la memoria y de la voz sumergidos en el magma de
los recuerdos colectivos, en la escritura de Assia Djebar », Francofonía, UNIVERSIDAD DE CÁDIZ, nº 4,
1995, pp. 251-261. (« Éclatements de la mémoire et de la voix submergés dans le
magma des souvenirs collectifs, dans l’écriture d’Assia Djebar »).
- Leonor Merino, « La mujer magrebí en la obra de la escritora argelina de
lengua francesa Assia Djebar », LEA
(Madrid) La Escuela Agustiniana, Colegios Universitarios, nº 50, enero-marzo
1995, pp. 49-54. (« La femme Maghrébine dans l’oeuvre de l’écrivaine algérienne
de langue française Assia Djebar »).
- Leonor Merino, « Las tumbas del silencio: Assia Djebar », "La
Esfera" (suplément culturel), El
Mundo (Madrid) sábado 7 de marzo, 1998, p. 16. (Sur l’écriture de Vaste est la prison).
- Leonor Merino, « El blanco de Argelia: Assia Djebar », Diario 16 (Madrid) jueves 20 octubre
1998, p. 10. (Sur l’écriture de Le Blanc
de l'Algérie).
- Leonor Merino, « Conversation entre Assia Djebar et Leonor Merino » dans
le cadre de « Hay Festival », Palacio
de Carlos V, Granada. Ma présentation d’Assia Djebar et une étude de toute
son oeuvre - jusqu’à Nulle part dans la maison de mon père -,
publiées au « Cercle des Amis d'Assia Djebar », par Amel
Chaouati, Présidente de ce
Cercle, 13 mai, 2009. Dite présentation je l’ai traduite à ma langue
maternelle : l’espagnol.
[4] Je me/te le demande, Assia, devant ta Postface :
« “Silence sur soie” où l’écriture en fuite », Nulle part dans la maison de mon père, Paris, Éditions Fayard,
2007, p. 401.
[5] - Leonor Merino: « Sin habitación propia », El País (Madrid)
“Babelia 919” ,
suplemento cultural, sábado 4 julio, 2009, p. 11.
[6] Assia Djebar, L’Amour, la fantasia, Paris, Jean-Caude
Lattès, 1985, p. 92.
[7] Assia Djebar, Nulle
part dans la maison de mon père, cit., p. 376.
[8] Assia Djebar, Vaste
est la Prison, Paris, Albin Michel, 1995, p. 41.
[9] Assia Djebar, Nulle
part dans la maison de mon père, cit., p. 386.
[10] CantaArabia, Madrid, 2011, p. 479.
“Presentación”: Carmen Ruiz Bravo-V.
[12] Pardonne-moi de t’avouer ces mots en espagnol sur
ma poésie, écrits par mon traducteur à la langue arabe, dans mon Recueil
Poétique bilingue, espagnol-arabe, El
Soplo de la Vida El Polvo de la Tierra, Diwan, Madrid, 2016, p. 169 :
“La poesía de Leonor Merino García nace de su perenne búsqueda, ininterrumpida,
repleta de ansias de saber, de conocer, de compartir y de solidarizarse,
a la vez que está rebosante de afán por indagar en las entrañas y pulsaciones
lingüísticas de distintos idiomas, además de sus entre-lazos, persiguiendo el
vocablo apropiado y oportuno, la palabra sublime, como alcántara que lleva al
"otro", a nuevos horizontes, tanto a aquellos lejanos como a estos
que pisan sus pies en el sendero”.
[13] « à la condition de dissimuler ma langue de lait, de la
plaquer tout contre moi, au besoin entre mes seins », Assia Djebar, Nulle part dans la maison de mon père,
cit., p. 309.
[14] Hélène Cixous, Cathérine Clément, La jeune née, 10/18, Paris, 1975, p. 173.
[15] Assia Djebar, Le Blanc de l’Algérie, Paris, Albin Michel, 1996.
[16] Assia Djebar, L’Amour,
la fantasia, Paris, Jean-Claude Lattès, 1985, p. 241.
[17] Prière de lire son très beau discours - le 22 juin 2006 -,
lors de son entrée à la prestigieuse Académie
Française.
[19] Publié dans l’Antología Internacional Contra el Abuso
Infantil, “Grito de Mujer 2017” . Edita Xabier Susperregi,
Biblioteca Grandes Naciones, Grito de Mujer, Festival de Poesía y Arte, País
Vasco, marzo, 2017, pp. 113-115.
ENTRE AMOR /MUERTE
-UN
TONO, UN ETOS-
CREACIÓN/TRADUCCIÓN:
Assia DJEBAR
Preludio al más allá
« Pour ne pas te
dire adieu », Assia, te escribí en 2013[1] –tres años ya de tu
muerte[2]–. Pero, ¿desde
cuándo nos conocemos?
No te preocupes, te lo recuerdo, desde
1992.
En ese momento, me encuentro, emocionada y
sentada a tu lado en tu presentación en el centro cultural Bellas Artes
de Madrid. Mientras, tú, con aire soñador, escuchas nuestras palabras
desgranadas en la audiencia.
Luego, vamos a pie a la cafetería del Hotel Victoria, donde estás alojada con
todo un abanico de escritores magrebíes.
(ay, no sabíamos aún que nuestro amado amigo
poeta, Tahar Djaout, que estaba con nosotras, iba a ser asesinado con la feroz
y certera bala terrorista, justo un año después)
Nos sentamos en un lugar recoleto,
alrededor de una mesita de cristal y, con sonrisa cómplice, expresas un deseo:
« invítame a un café... ».
Sigo emocionada, mi espíritu todavía en
otro espacio. En la mano, llevo una pequeña casete y me percato que debo
plantearte las preguntas para mi trabajo universitario
No termina aún de dibujarse mi primer
interrogante en el aire y en nuestro ambiente fraterno, cuando advierto que tu
rostro inteligente y persuasivo –ojos, boca– se interesan, de repente, por mi
trabajo y mi vida.
Entonces…, comienzo a derramar todo un
flujo de pensamientos, penas, deseos, mi pulsión y, por vez primera, confieso
mi secreto bajo cuatro llaves: ¡desde hace tiempo tejo poemas!
Tu atención es
infinita. Me
das un consejo –¿recuerdas?–: «escribe esos versos, te sitúas en el interior de
tu relato, la muerte de tu madre, “el corte de los cabellos como el trigo de tu
pequeñísimo hijo”, eso que me cuentas…».
Con la rapidez del rayo, que deslumbra,
me doy cuenta de que posees una atracción natural, quiero decir que tienes un
gran poder, puesto que eres la mejor portaestandarte de la empatía –clave de la
bondad y la compasión–; sí, que posees un gran don: la perspicacia y que eres
una sagaz escuchante, para acoger al Otro y darle abrigo.
De repente, nuestros papeles se
invierten: soy quien desahoga mi interior y tú quien absorbes, con paciencia y
sabiduría, mi confesión.
Olvidándote de ti misma, permaneciendo
enormemente receptiva, generosa, humilde.
Detentas el arte de la arquitectura de
tus relatos intertextuales, forjados en la escritura y la atenta escucha a
tantas mujeres.
Se suceden los años.
Las olas del Tiempo
me esconden
llevando mi emoción con su espuma[3].
Publicas magníficos textos –que se
traducen a muchas lenguas y a la mía–: escribo sobre ellos[4] y sobre otras obras
de tantos escritores del Magreb, como ya lo hice con aquellos que se inspiraron
en estas tierras y en el mundo árabe.
Pero –maktub–: un importante acontecimiento cultural –«Hay Festival»– me
invita a presentarte en Granada, en el salón del Palacio de Carlos V, situado en la Alhambra,
la fortificada –Al qal’a al-Hamra': Fortaleza Roja–, residencia real de
la corte granadina en el siglo XIII, después de la construcción del primer
palacio por Mohammed ibn Yussuf ibn Nasr: más conocido por Ben Al Ahmar (el
hijo del Rojo).
Fecha de nuestro encuentro, recuerda: 10
de mayo del 2009.
Qué contentas estamos, cuando te
presento y hablo de tus obras en un marco tan majestuoso. Seguidamente, mantenemos
las dos una conversación, ante un público en comunión con nosotras.
Nos confiesan los organizadores, que
nuestro encuentro fue uno de los más emocionantes –y eso que estaba allí el
Premio Nobel de Literatura Orham Pamuk–. Al final, nos ofrecen dos grandes rosas
blancas, frescas, recién cortadas.
A la caída de la tarde, nuestro paseo, por
las empinadas y empedradas callejuelas. Largo tiempo estuvimos extasiadas, ante
la Alambra iluminada[5].
Qué majestuosa belleza dominando la
ciudad con luz titilante –en parpadeos.
Nuestros largos silencios.
Viva, nuestra emoción.
Miradas clavadas en el espectáculo.
Tú, en habitual ensoñación de placeres
sensuales de un mundo mediterráneo, con el espíritu errante por los pasillos
del pasado.
Soñando yo que posees, como un tesoro,
la vieja llave oxidada de tus ancestros: allá lejos, en la Mauritania
Cesariense, la antigua capital, ruinosa y, luego, repoblada por el éxodo
andaluz.
Nuestro regreso.
Durante tres atardeceres, cenando,
pausadamente, en el lujoso hotel, Alhambra
Palace, donde estamos invitadas.
Sentadas a la elegante mesa –qué tranquilidad
y regalo–: me narras tu reciente caída en la cocina de tu casa neyorquina: tienes
aún pequeñas postillas y señales de esas heridas, en el rostro, en las
rodillas.
Confidencias sobre tu familia, el
ambiente universitario, la escritura; y el ruego para que silencie todo: «Leonor,
para ti».
Impregnado tu espíritu aún de la que
sería, ay, tu última novela: ese círculo concéntrico –círculo de «soie» o de «soi[même] ?»[6]– da cuenta de la
hermosa arquitectura de un texto retrospectivo, Nulle part dans la maison de mon père.
Y esas olas
ascendentes de tu dolor –todavía las resiento:
«contra la
segregación de mi herencia»[8].
Porque no sufres
únicamente un exilio interior sino, también, un exilio espacial y familiar, erigiéndote
contra todo lo que consideras injusto y en contra de tu libertad:
«contra ese falso caballero presa de las
sombras de brujas o envidiosas, mujeres, ángeles o putas, que lo habían
rodeado, adulado, aniquilado»[9].
Escritura de trashumancia como consecuencia
del silencio que te abruma, y te abruma, que soporta otra ola de sufrimiento:
Me susurras –ojos llenos de amargura:
«En ninguna parte ya la casa de mi padre,
en un país que se dice liberado donde todas las hijas son impunemente desheredadas
por los hijos de sus padres»[11].
A tu consuelo, mis versos:
Mirada ahogada
al crepúsculo,
pellizco
de saudade.
Lágrima
invisible
en el párpado suspendida,
jamás
perlada[12].
Sacudes la cabeza –cabellos castaños en
lámina hermosa.
El esbozo de tu triste sonrisa –fundiéndose en el Universo.
Y hete aquí que me hablas de una
persona de la que sientes muy agradecida:
«una joven en París que dirige un club de
lectura sobre toda mi obra. ¡Se llama Amel Chaouati!».
Y deletreas las sílabas: «Cha-ou-a-ti» –por
si acaso olvido el apellido argelino.
Sonrío ante tus ojos que, para
recalcarlo, se abren de par en par –sonrío aún al recordar tu agudeza–. Mas
sabes bien: que no olvido.
Traducir con batuta musical
Así es, voy al
encuentro de Amel Chaouati, en Tizi-Ouzou –alta Cabilia– y en la Facultad de
Letras de la Universidad Mouloud Mammeri, donde nos reúne para
rendirte un gran homenaje, sobre « ton expérience créative ou l’oeuvre
d’une vie ».
Mi
comunicación obtuvo profundo eco:
« Assia Djebar ou
l’art de tisser la phrase: une caravelle, ses ailes déployées, titillantes,
vers le processus de création avec empátheia – herméneutique de l’amour ».
Y de nuevo está
aquí mi escritura, tras numerosos trabajos que te he dedicado, teniendo gran
importancia mi texto literario: La mujer
y el lenguaje de su cuerpo. Voces
Literarias del Magreb[13]
–el cuerpo es también una lengua–; con el fin de brindar a los lectores mi
análisis de la lectura de tus textos, con rigor y sensibilidad, puesto que tu
escritura la respiro, en su ritmo, su poética, su musicalidad.
Tu
escritura: embriaguez hacia lo impreciso de un futuro alternativo,
sumergiéndose, al mismo tiempo, en un pasado de ensoñación y en el magma de
recuerdos colectivos.
Con el fin
de que surja esa fuente primigenia, sin adulterar su pureza y puesto que no se
puede utilizar tu lengua materna –oral y por tanto no escrita–, invocas a otras
lenguas que traduces, íntimamente, a la lengua francesa.
Flujo
sanguíneo tu escritura, qantara,
pasarela secreta entre la lengua francesa conceptual, la voluptuosa lengua
árabe y esa otra lengua de « l’irréductibilité »[14].
Aprehendo
la traducción de tu escritura en estos versos inéditos, que se enlazan a otros
publicados[15]:
Planta abatida
Memoria atravesada por un ayer roto de fallas.
De regreso a su antro virginal
traduce su espacio indolente,
artístico interior
vaivén
del árabe
al francés
al
bereber
al
alfabeto amazigh de los tuaregs.
Tu arrebato
por los lenguajes y su bamboleo: es mi misma pasión[16].
Porque
siento en mí las lenguas que te / me cobijan, te / me visten, por sendas de innumerables
eslabones.
Sabiendo
que no existe lengua pura –ni sangre pura–, partes en búsqueda de un lenguaje
secreto: escritura musical capaz de ahondar en su introspección, hacia
territorios inexplorados.
Esa lengua
del corazón[17], lengua como leche
inagotable, descrita también por Hélène Cixous, pero no siempre una escritura
« langue blanche »[18],
como la de la escritora oranesa, sino un
requiem desesperado, hermoso relato litúrgico[19].
« Cette
langue était autrefois sarcophage des [tiens] »[20].
Tu arte
mágico de narrar y el encanto de la escritura evocadora de sutiles sensaciones,
no solo en lo que concierne a la sonoridad de la palabra pergeñada, sino,
también, a nivel del intelecto.
Vocablos de
emoción que llegan acunados por grandes oleajes.
A veces,
como quejido lánguido, doliente.
Otras, como
nota sostenida de un grito.
Sufrimientos de
voces de antaño y hogaño, víctimas de la violencia patriarcal y, sobre todo,
del genocidio colonial francés.
Tu voz presta
aliento a otras voces: las de tus hermanas de raza con quienes compartes el
angustiado camino que las lleva a la luz.
Tus textos
tan ricos en evocaciones históricas, con referencias sociales y expresiones
psicológicas. Mientras que te abandonas al flujo de la memoria –ida-vuelta del
tiempo y el espacio–, esculpiendo palabras, expresando el deseo vehemente de
preguntar, más lejos todavía, a la Historia, a la música, al arte, a la
filosofía, al griego antiguo, a la lengua líbica-bereber, a la memoria
colectiva[21].
Siempre con
emoción y exquisito pudor, por la huella de una historia individual, cuya
sombra proyectada es la de Argelia, tu estirpe.
Escriba de
la Historia, que acarreas el sufrimiento de los argelinos –la esperanza también–
y lo integras en sus propias historias.
Por tanto,
cuando la ficción acompaña a la Historia contemporánea, cierta verdad y un
deseo ardiente de Humanismo iluminan el rostro de nuestro Mundo.
Assia
conoces bien –como mi escritor añorado Driss Chraïbi–, que las heridas, que lleva
y tiñen mi Alma, son las que me han sido vertidas por escritoras
árabes-magrebíes, por escritoras argelinas, especialmente por ti: ¡su
estandarte, ancestro en sus escrituras!
Mas a pesar
de los oprobios, jamás olvidaré cuando tu rostro y cuerpo iluminados, adquieren
gran brillantez, a una edad tan tierna:
Con paso
resuelto, tus pies inician el camino hacia la escuela.
Osan tus
ojos mirar al arco iris, a la espuma del Mar Oceáno, al follaje rociado por la
neblina de la mañana otoñal.
Afronta tu
mirada rostros hoscos y labios envidiosos, retorcidos por la mueca de amargura,
ante la transgresión de reglas ancestrales y ante la orgullosa respuesta de tu
madre a las mujeres escandalizadas porque no llevas velo: « hiya iqra [elle lit] »[22].
Alzas los
hombros, con alegre indolencia.
Una sombra
protectora, de gran estatura tocada con fes y a tu lado, te protege: tu padre,
profesor.
Assia, para
rendir merecido homenaje a ese día de « lumière », cuando leer y
escribir en « esa » lengua y en 1950 fue para ti la manera de acceder
al saber y salir del círculo exclusivamente femenino, te ofrezco mi poema publicado
en mi texto poético citado Mi Voz Estelas
en tu Cauce, y traducido al árabe y al francés[23].
1 grito // 3 GRITOS
Noticia: una niña ha nacido
–de la sequía–.
No
aumentará la riqueza
Ni
vencerá al enemigo
Ni
vengará una afrenta
Tres
son sus salidas:
del
vientre de su madre
a
la casa del marido
camino
de su tumba.
Enclaustrada,
convertida en sombra
–pájaro de alas cortadas–
mutismo y mirada recatada:
Poseída
Diabólica
Velada
Albórbolas: un niño ha nacido
–¡fin de la sequía!–
Pero ahora, ella lee –iqra / اقرأ–:
las palabras alumbradas
corta las amarras
de
la mano del padre
camino de la escuela.
***
1 cri // 3
CRIS
Nouvelle : une petite est née
–
de la sécheresse –
Elle n’accroîtra
pas la richesse
Ni vaincra l’ennemi
Ni vengera un
outrage
Trois sont ses
sorties :
du ventre de sa
mère
à la maison du mari
au chemin de sa
tombe.
Cloîtrée,
Devenue une ombre
– oiseau d’ailes
coupées –
mutisme et regard
retenu :
Possédée
Diabolique
Voilée
Allégresse :
un petit est né
–
fin de la sécheresse ! –
Mais à présent,
elle lit –iqra / اقرأ–:
les mots éclairés
coupe les amarres
de la main de son
père
chemin
de l’école.
***
صرخة // ثلاثُ صَرخات
خبر: طفلة قد وُلـِدَتْ
- مِن القحط -
لن تـزيد الثـّراء
ولن تهزمَ الأعداء
ولن تثأر لإهانـة.
ثلاثةٌ هـُم مَخارجها:
من بطن أمها
إلى بيت زوجها
في طريقها الى القبر.
محبـوسَـة
وقد تحَـوّلت إلى ظِلْ
- إلى طائرٍ قـد قـُصَّ جناحيْه-
سكوتٌ ونظرةٌ مغضوضة.
مملوكة
شيطانية
محجوبة
زغاريد: طفلٌ قد وُلِـد
- نهايةُ القحط! -
غير أنها الآن تقرأ: إقرأ
الكلمات المولودة
تحطِّمُ القيود
ويدها بيد الأب،
في طريقها إلى المدرسة.
Finalmente, como un círculo –cintura de nuestra amistad– que abraza el
comienzo de mi composición literaria, regreso a nuestras dos conversaciones:
- En la cafetería del Hotel Victoria
en Madrid, donde me confiesas que relees nuestros clásicos españoles y tu
admiración por Ana Mª Matute; donde las dos nos decimos: « La littérature
est une réponse à la vie comme une autre quelconque, comme la musique, la
danse, la peinture, l’amour... ou avoir des enfants... ».
- En la terraza del Hotel Alhambra Palace en Granada, donde me
escribes –en todos tus textos literarios– hermosas dedicatorias como la
siguiente:
« Nos veremos en París, en N. Y., en cualquier parte » –ya no
hubo tiempo–. Nos queda el más allá.
Incha ´Allah !
[1] - Leonor Merino, « Assia Djebar ou l’art de tisser la
phrase: Une caravelle, ses ailes déployées, titillantes, vers le processus de
création avec empátheia – herméneutique de l’amour », in El Khitab N°16, pp. 61-72 : Revue du Laboratoire Analyse du Discours,
UNIVERSITÉ MOULOUD MAMMERI (Tizi Ouzou - Algérie).
- Leonor Merino, « Escritoras
magrebíes, lianas entrelazadas, taraceadas ». Conferencia en Librería y Editorial
Diwan, Madrid, 8 de marzo, 2015: “Día de la Mujer”.
[3] Estos versos, que ahora te
brindo, están en mi poemario bilingüe (español-árabe): El Soplo de la Vida
El polvo de la Tierra, Madrid, Diwan, 2016, 3ª edición, p. 69.
[4] - Leonor
Merino, ENCRUCIJADA DE LITERATURAS
MAGREBÍES, "Centro Francisco Tomás y Valiente", UNIVERSIDAD
NACIONAL DE EDUCACIÓN A DISTANCIA, Alzira-Valencia, 2001, 191 p. Colección Interciencias. Prefacio de un
conocido arabista, Pedro Martínez Montávez, y una carta conmovedora del escritor
Driss Chraïbi: “No me siento adulado sino comprendido,
tanto a nivel de estilo como a nivel psicosociológico, el único a mi entender
que puede suscitar la creación literaria […] has estado en el interior de mi obra”.
- Ver un largo párrafo con
este título: «Assia Djebar, liberación,
inmenso brasero humano», pp. 92-95. Así como su bibliografía, con todas sus
obras traducidas a la lengua española hasta 2001.
- Leonor Merino, «La mujer magrebí: exclusión y poder», AWRAQ
(Instituto de Cooperación con el Mundo Árabe), Madrid, nº 12, 1991, pp.
161-178.
- Leonor Merino, «Estallidos de la memoria y de la voz
sumergidos en el magma de los recuerdos colectivos, en la escritura de Assia
Djebar», Francofonía, UNIVERSIDAD DE
CÁDIZ, nº 4, 1995, pp. 251-261.
- Leonor Merino, «La mujer magrebí
en la obra de la escritora argelina de lengua francesa Assia Djebar», LEA (Madrid) La Escuela Agustiniana,
Colegios Universitarios, nº 50, enero-marzo 1995, pp. 49-54.
- Leonor Merino, «Las tumbas del
silencio: Assia Djebar», "La Esfera" (suplemento cultural), El Mundo (Madrid) sábado 7 de marzo,
1998, p. 16. (sobre su relato Grande es
la prisión).
- Leonor Merino, «El blanco de
Argelia: Assia Djebar», Diario 16
(Madrid), jueves 20 octubre 1998, p. 10. (sobre la escritura Le Blanc de l'Algérie).
- Leonor Merino, « Conversation
entre Assia Djebar et Leonor Merino », en el marco de « Hay
Festival », Palacio de Carlos V,
Granada. Mi presentación de Assia Djebar y un largo estudio de toda su obra
hasta la última (Nulle part dans la maison de mon père) publicado en « Cercle
des Amis d'Assia Djebar », por Amel Chaouati, presidenta de ese Círculo,
13 mai, 2009. Dicha presentación y estudio, los traduje a mi lengua materna.
[5] Motivo de esa experiencia, creo
el poema «Atardecer», en mi último poemario: “Mi Voz Estelas en tu cauce, Madrid, Diwan, 2018, p. 73.
[6] Me / te lo pregunto,
Assia, ante tu Posfacio : « “Silence sur soie” où l’écriture en
fuite », Nulle part dans la maison
de mon père, París, Éditions Fayard, 2007, p. 401.
[7] - Leonor Merino:
«Sin habitación propia», El País (Madrid) “Babelia 919” , suplemento cultural,
sábado 4 julio, 2009, p. 11.
[8] Assia Djebar, L’Amour,
la fantasia, París, Jean-Caude Lattès, 1985, p. 92.
[9] Assia Djebar, Nulle part dans la maison de mon père, op.,
cit., p. 376.
[11] Assia Djebar, Nulle part dans la maison de mon père, op.,
cit., p. 386.
[13] CantaArabia, Madrid, 2011, p.
479. “Presentación”: Carmen Ruiz Bravo-V. Todas las traducciones de Assia
Djebar, al castellano y al catalán, hasta su último texto, Nulle part dans la maison de mon père.
[16] Estas son las palabras escritas
por Saíd Alami, que tradujo mi poemario a la lengua árabe: “La poesía de Leonor
Merino García nace de su perenne búsqueda, ininterrumpida, repleta de ansias de
saber, de conocer, de compartir y de solidarizarse, a la vez que está rebosante
de afán por indagar en las entrañas y pulsaciones lingüísticas de distintos
idiomas, además de sus entre-lazos, persiguiendo el vocablo apropiado y
oportuno, la palabra sublime, como alcántara que lleva al "otro", a
nuevos horizontes, tanto a aquellos lejanos como a estos que pisan sus pies en
el sendero”, en El Soplo de la Vida El
Polvo de la Tierra, op., cit., p. 7.
[17] « à la condition de
dissimuler ma langue de lait, de la plaquer tout contre moi, au besoin entre
mes seins », Assia Djebar, Nulle
part dans la maison de mon père, op., cit., p. 309.
[18] Hélène Cixous, Cathérine
Clément, La jeune née, 10/18, París,
1975, p. 173.
[19] Assia Djebar, Le
Blanc de l’Algérie, París,
Albin Michel, 1996.
[20] Assia Djebar, L’Amour, la fantasia, París, Jean-Claude
Lattès, 1985, p. 241.
[21] Ruego leer su hermoso discurso -22
de junio 2006-, que leyó para su entrada en la prestigiosa Académie Française.
[22] « c’est-à-dire en
arabe, “elle étudie” », Assia Djebar, L’Amour, la fantasia, op., cit., p. 254.
[23] Publicado, también, en Antología
Internacional Contra el Abuso Infantil,
“Grito de Mujer 2017” .
Edita Xabier Susperregi, Biblioteca Grandes Naciones, Grito de Mujer, Festival
de Poesía y Arte, País Vasco, marzo, 2017, pp. 113-115.
No hay comentarios:
Publicar un comentario
Opinar sobre ello. ¡Gracias!