Amies/Amis: j'ai déjà écrit beaucoup
d'articles sur Assia DJEBAR, dans des publications universitaires, dans les
média espagnols (“El Mundo”, “El País”, aussi sur son adieu définitif), dans
des Colloques Internationaux et dans “Hay Festival”-Granada (publié ici sur
facebook). Mais j’ai une affection particulière pour l’article – ci-dessous –
que j’ai tissé pour son dernier Hommage, dans un cadre incomparable de la
Kabylie : Tizi Ouzu (L’Algérie)
Amigas/Amigos:
he escrito ya muchos artículos sobre Assia Djebar, en publicaciones
universitarias, en la prensa española (“El Mundo”, “El País”, también sobre su
definitivo adiós), en Coloquios Internacionales y en “Hay Festival”-Granada
(publicado aquí en facebook). Pero tengo un especial afecto por el artículo
–más abajo– que tejí para su último Homenaje, en un marco incomparable de la
Kabilia: Tizi Ouzu (Argelia)
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"ASSIA DJEBAR OU L'ART DE TISSER LA PHRASE :
UNE
CARAVELLE, SES AILES DÉPLOYÉES, TITILANTES, VERS LE PPROCESSUS DE CRÉATION AVEC
EMPATHÉIA – HERMÉNEUTIQUE DE L'AMOUR"
Leonor Merino García (Dª Universidad Autónoma de Madrid)
Colloque International: "Université Mouloud
Mammeri" à Tizi Ouzou (Kabylie – L’Algérie)
UNE
VALSE POÉTIQUE SACCADÉE
Chez
Assia Djebar, le temps n’a pas réussi à effacer le scintillement de son
intelligence, la rêverie dans son regard, gardant – quelque part de ses lèvres
– la réserve sur l’argument de son sourire, le blanc de son utopie,
peut-être...
Son
écriture, l’unique façon possible de rélation avec le monde : l’histoire des
femmes et la fiction s’entrelacent, “sa” biographie – marquetée d’Histoire – :
où le récit traverse le "moi" et le "nous".
Son
énergie, tirer de l’oubli celles qui sont injustement oubliées qui ont étouffé
de langueur, de rancœur dans l’ombre des patios, jusqu’à leur vieillesse,
conscientes de tous les dénis. Ces femmes qui surveillent, protègent l’énorme
mosaïque de leur patrimoine culturel.
Ainsi,
de cette double utilisation du “je” et du “je-nous”, Djebar choisit d’abord de
créer un espace littéraire réservé à des voix narratives féminines (des voix
polymorphes engagées, révolutionnaires, paysannes ou bourgeoises :
l’inscription de l’oralité dans l’écriture pour ne pas oublier l’oubli), réservé
à sa solidarité avec elles : « ma parente, ma semblable, mon double1 ».
Une « créature méritant à la fois le meilleur et le pire! Le meilleur
symboliquement, le pire historiquement 2 ».
Ces
voix de toutes ses ancêtres femmes : « les jeunes femmes arabes ont des
réserves insoupçonnées de romanesque; trop brutalement lancées contre l'homme,
elles ne retrouvent que rarement leur innocence blessée. Et leurs époux ne connaîtront jamais
leur visage exalté de l'adolescence. Seulement le regard sec, à peine émouvant,
des bêtes soumises, des faibles 3 ».
ASSIA DJEBAR |
La
femme est mère : « un arbre qui déploie toutes ses branches 4», amie et soeur :
« te connaître jusque dans la fatigue, il me faut tous les souvenirs puisque je
t’ai trouvée, non retrouvée, petite soeur, je t’ai rencontrée alors que tu vas
partir, tu es la passante, tu deviendras mon fantôme 5 ».
«
Eve mon amie, ma soeur [...] Celle de Tébessa 6 »; « Ô ma sœur, j’ai peur, moi
qui ai cru te réveiller. J’ai peur que nous nous retrouvions entravées là, dans
“cet occident de l’Orient”, ce lieu de la terre où si lentement l’aurore a
brillé pour nous que déjà, de toutes parts, le crépuscule vient nous cerner 7
».
Solidarité
– "empátheia" – entre femmes : écouter l’Autre et en même temps
revenir à soi-même, humblement, comme une écouteuse fidèle : l’art de
l’architecture de son écriture intellectuelle – valse poétique saccadée de sa
double culture et de ses langues maternelles – fondée sur la lecture et
l’écoute.
Solidarité,
afin de constituer ainsi des chaînons de voix – des lianes lancées –, où se
tisse une tapisserie textuelle de souvenirs et d’échos afin que la mémoire du
passé vient éclaircir le présent.
Des chuchotements – l’un à côté de l’autre – empêcheront à jamais le silence :
« qu’autour de nous revient, comme ces serpents vénimeux dont les têtes
repoussent alors qu’on les croyait morts, ce terrible fantasme de la vertu
obéissante et sans voix 8 ».
Sa
mémoire va se dérouler en même temps que l’écriture (bellement sculptée dans un
tableau bien structuré : j’en ai été témoin), intégrant à sa narration des
éléments mythologiques, des voix, des traductions qui supposent, de la part du
personnage-narrateur-auteur, un effacement de soi-même et un don de soi à la
langue de l’autre.
SILENCE:
RÉSONANCE INTÉRIEURE DE MULTIPLES VOIX DANS UN CORPS FLÂNEUR, SANS MAISON
Lire,
relire les confessions généreuses d’Assia Djebar pour m’éclairer sur cette «
rêveuse », « fugueuse 9 », sur ce vagabondage qui est le moteur de sa création
: « Écrire pour moi, gardant à l’esprit cet horizon noir ».
Ce
corps flâneur, « corps au dehors 10 » accompagné du pouvoir de la narration et
du mot, à qui la citation de Sénèque (“Il n’est pas de vent favorable pour
celui qui ne sait pas où il va”) tombe bien sur son processus de création, sur
sa démarche pour concevoir un texte de plus en plus pensé et conçu, tout en
nous livrant ce que ce corps a vécu et lu, dans une écriture littéraire où
l’intertextualité a une fonction déterminante.
Recréer
dans les langues que l’habitent le mouvement impérieux du « corps au dehors
[...], presque son envol 11 ».
Une
écriture musicale capable d’approfondir dans son introspection, vers des
territoirs inexplorés, dans une esthétique de mouvement, d’évolution mais aussi
de supération.
Son
esprit libre : un plumeau de toute toile d’araignée.
Sa voix libre : un défi de ses propres obstacles et de ses peurs.
Défiant surtout les obstructions de ceux qui voudraient la réduire au silence
éternel, privée d’une identité stable et définie.
Imprégnée
du bouleversement de son Histoire algérienne, de sa condition minoritaire de
berbère et de sa langue, elle n’oublie pas de recourir au contes, au cinéma, à
la poésie à l’intérieur de ses langages.
Car
les signes libérés de la rigidité syntactique récupèrent leur nature
polysémique dans le langage poétique : une analyse sublimée de la parole.
Tout
en sachant que la langue choisie n'est pas seulement un fait technique puisque
dans son intérieur il y a un univers social et idéologique, car l´écrivain «
entraîne la langue hors de ses sillons coutumiers, il la fait délirer 12 ».
Assia
Djebar nous a généreusement parlé et exprimé le comment et le pourquoi de sa «
parole publique 13 » et de sa « généalogie arabe 14 ».
Cet
ancrage de la langue dans le corps et dans la voix, où l’herméneutique ambivalente
de la voix met à l’oeuvre l’enchevêtrement fondateur entre le désir de langage
ou de discours, entre l’amour et la mort et le resurgissement créateur : «
l’ombre si longtemps engloutie dans les mots de la langue… 15 ». Pour donner
ainsi corps aux « voix ensevelies 16 ».
Elle
a aussi une idée claire de sa patrie qui réside aussi puissament dans sa raison
que dans son sentiment, à la rigueur de sa formation intellectuelle.
C’est
ainsi que pour Assia, l'écriture est un acte de solidarité historique : « dans
n’importe quelle forme littéraire, il y a le choix général d’un ton, d’un
éthos, si l’on veut, et c’est ici, précisément, que l’écrivain s’individualise
clairement parce que c’est ici qu’il s’engage 17 ».
Tout en sachant que « l’écriture est-elle appel pour
une naissance ou danger sinon de mort plutôt de disparition? 18 ».
Elle passe aisément entre l’histoire personnelle et
collective, délibérement, en abandonant sa séquence autobiographique ambigüe –
« ombre que j’invente 19 » – , en troublant des frontières entre
fiction-Histoire-réalité.
Enfin,
cette reconstruction de la vie du Moi sur un fond de documents historiques :
une relation en palimpseste entre la réécriture des archives et l’utilisation
de la tradition féminine. Ce va-et-vient permanent qui constitue la trame de
fond habituelle de son écriture.
Toutes
ces démarches littéraires n'exclut pas pour autant la véracité de ses dires
qu’elle appuie, qu’elle donne plus de force.
Et elle amène le lecteur à s'interroger, à percevoir réellement l'enfer des
camps afin de dresser la conscience d’une crise aigüe algérienne – grâce au
maniement littéraire des mots : sa passion pour les langages et son tangage –,
autant des positions instables dans l’équilibre entre les langues.
«
En ce sens, ce n’est pas une substitution de la langue maternelle, mais une
langue d’écriture en une diglossie incroyable 20 », depuis un context
berbèrophone de doux diminutifs de la prime enfance dûs à sa mère citadine 21 ;
arabophone par sa société; et francophone – son voile malgré « l’aphasie
amoureuse 22 » – par la persévérance, le courage de son père, tolérant et
traditionaliste, toujours « gardien du gynécée 23 ».
Ce
droit donc de faire coexister, au sein de son identité, plusieurs appartenances
linguistiques.
Tout
en démontrant une lecture de sa patrie, basée sur le multilinguisme et la
contribution de ses femmes à l´héritage culturel – polyphonie de voix où les
coutumes règnent comme des reflets attrapés par des miroirs –, comme l’ancien
alphabète berbère survécu grâce à Tin Hinan (la princesse amazigh arrivée du
lointain Tafilalet où la tribu des Kel Réla prétendent descendre 24 ) et à son
environnement féminin.
Tout
en s’érigeant contre la mort ou la disparition des langues, contre «
l’obsession névrotique de la langue unique ».
Ainsi,
l’écrivaine traverse frontières, lisières, entre histoire, fiction, mythe,
réalité, et une autobiographie fragmentée (revivre pour comprendre, pour « se »
comprendre à partir de sa propre réalité communautaire) qui façonnent, en même
temps, l’identité algérienne.
Car
attisant la mémoire historique, la protégeant, lui permet de livrer son
écriture intime : combattre l’invisibilité de la femme par la visibilité. Tous
ces récits doubles qui la protègent.
Ainsi,
des genres narratifs, des structures et, aussi, une distance esthétique
demeurent estompés avec l’urgence de son écriture : tout en étant consciente du
fait que la subjectivité, dans la vie et la fiction, sont des transgressions
dans la vie culturelle algérienne.
Son
parcours est signé – "maktoub" – avec un destin d’immigration
physique spéculaire à l’immigration symbolique : « en Islam, la femme est
hôtesse c’est-à-dire passagère, n’ayant pas droit à un lieu de la permanence.
Ainsi dans une religion qui commence avec une Émigration quasiment sacralisée,
la femme devienne une Émigrante constante 25 ».
Paisaje de TIZI - OUZU |
Mesdames,
Messieurs, chers collègues et étudiants, je vous disais de lire et de relire –
pour moi avec émotion – ses mots lancinants, baignés de vérité et d’humilité :
« je ne suis en fait qu’une femme de cette multitude là..., oui, simplement,
une "Migrante" 26 ».
Une
écriture de transhumance comme une continuation du silence qui pèse. Sa
délicate pudeur – "hechma" – qui revient comme une vague ascendante
de douleur « contre la ségrégation de mon héritage 27 », car « la branche
paternelle compte pour l’héritage, et donc pour les mariages d’intérêts 28 »,
devant « l’empire du propre au sens de l’établissement général culturel,
hétéro-social [...], et la culture fonctionne à l’appropriation qui est
articulée, agie par la crainte de l’homme classique de se voir exproprié 29 ».
C’est-à-dire,
cette loi de retour qui assure la préservation des revenus, enfin des
propriétés, dans la famille paternelle. Tout en étant la société coupable de ce
geste qui a élevé ce « faux chevalier en proie aux ombres de sorcières ou
d’envieuses, femmes anges et putains qui l’avaient entouré, adulé, annihilé 30
».
Assia
Djebar scripteuse de longue haleine, porteuse du cètre des narrations des écrivaines
algériennes continue à faire Histoire. Elle a déjà choisi son espace, la
solitude, afin d’atteindre « le silence de soi » dans "Une chambre à
soi" 31.
Cependant, non seulement elle nous dit : « Je n’ai
plus "de maison de père". Je suis sans lieu là-bas
[...] dans un pays dit libéré où toutes les filles sont impunément deshérités
par les fils de leurs pères 32 », mais elle a « la sensation abrupte de n’avoir
désormais plus de lieu ni d’espace pour respirer... 33 ».
Elle
s’est déjà érigée contre tout ce qu’elle considère injuste avec sa liberté, sa
critique sur ceux qui ont "solta", c’est-à-dire ceux qui ont le
pouvoir, qu’on trouve chez Ahlem Mosteghanemi 34.
Et
Djebar de dire, dans "Vaste est la Prison", "Diab fi ziab!"
: « Des loups habillés en homme ». Alors, dans « la véhémence rimée en colère
», elle a ajouté : « Et si la voix douce, si le flux continu du timbre de Aïcha
faisait confluent avec l’éloquence en crue, celle de l’effervescence qui brave?
[...] Si Aïcha, un jour, décidait de quitter Médine? Ah, loin de Médine,
retrouver alors le vent, le vertige, l’incorruptible jeunesse de la révolte 35
».
Cependant,
malgré son exil volontaire (« s’arracher en se retrouvant, se retrouver parce
que s’arrachant… 36 »), malgré son errance (« enracinée dans la fuite 37 »
grâce à son écriture et parce que les sentiments envers la terre qu’on quitte
ne sont jamais simples), le temps ne l’a pas trop bouleversée.
Bien
sûr que les photographies lui montrent que ce miroir est en train de s’abîmer
aux coins. Mais, au contraire des vers du poète espagnol, Félix Grande 38 : «
Caerán a nuestros pies como pájaros muertos/nuestra alegría y nuestra
juventud/La renuncia y los años darán con todo en la ruina 39 », Assia Djebar
sait que les années peuvent apporter de la ruine, mais elle ne veut pas
renoncer à rien pour ne pas tomber, précisément, dans la ruine.
Hélas,
comme l’Algérie est l’espoir de cette penseuse charimastique, scribe des
ordalies des voix féminines, phare depuis des décénies de beaucoup d’écrivaines
algériennes – qui portent leur courage comme un étandard et leurs plumes comme
des armes –, qui la reçoivent comme leur ancêtre solidaire, pour ne pas citer
que : Fadéla M’Rabet, Maïssa Bey, Malika Mokkedem, Nassira Belloula, Hawa
Djabali, Leïla Hamoutène, Hafsa Zinaï-Koudil, Amal Mokhtar ou Zineb Laouedj.
Dans
l’arène littéraire, elles sont de plus en plus nombreuses à briser l’image
sclérosée de la femme pour imposer celle de la femme forte, émancipée aspirant
à des desseins bien nobles.
Car « les femmes ont beaucoup pleuré culturellement, mais une fois les larmes
arretées, à la place de larmes, ce qu’on aura abondamment c’est du rire. C’est
l’éclat, c’est l’effusion, c’est un certain humour qu’on ne s’attend jamais à
trouver chez les femmes et qui pourtant est sûrement leur force la plus grande
40 ».
Toutefois,
il convient de noter que le sujet de la femme n’est exclusif aux écrivaines,
car c’est l'idéal qui anime beaucoup d'écrivains algériens : Abdelhamid
Benhedouga, Anouar Benmalek, Nourredine Saadi, Waciny Laredj, Fraj al-Hawar,
Hassan Ben Othmane, parmi tant d’autres écrivains maghrébins de langue
française ou de langue arabe, qui ont accordé une place importante à la femme
dans leurs écrits 41.
Boudjedra nous a dit : « l’homme est oppressif car lui
même a été la victime d'ppression dans une société sclérosée ».
POUR NE PAS TE DIRE ADIEU, ASSIA
Assia Djebar continuera à écrire avec une conscience
de soi révolutionnaire, avec son écriture limpide d’un art remarquable. Elle
continuera à savourer les mots, en permettant qu’ils poussent de l’intérieur,
au rythme de son propre battement, afin d’atteindre « avec la mémoire du corps
» – palimpseste des Algériennes –, les allitérations et les allusions – à
travers les images multidimensionnelles et fragmentées –, ce jeu intérieur des
rimes arabes, la scansion du berbère – ses oreilles inondées dans l’arabe
dialectal des dialogues –, qu’elle doit forger et, toujours et sans fin,
recommencer à inventer, comme un défi.
En
même temps que l’historienne permet que « les écrits intimes puissent se livrer
42 », malgré « le combat avec soi-même 43 », malgré « le retour de la violence
44 », car une fois, les livres publiés, voilà la fièvre qui l’amène – son
"ijtihad" – vers un grand isolement/mutisme, après une « autopsie à
vif ».
Car
la joie et la souffrance sont coïncidentes, si proches, qu’entre le rire et le
sanglot réprimé, il n’y à que la différence d’une entonation.
De nouveau, son corps se ressent paralysé – tel est
son effort d’introspection : « tombe-écriture 45 ».
Mais
la « mise sous silence 46 » qui avait initié son ascèse intérieure commence à
se dissiper et à donner naissance au désir de raconter, pour « délimiter [son]
propre silence 47 », après avoir fait sa propre anamnèse, pour, finalement,
parler sa propre langue pour « empêcher l’encre de sécher 48 », dans sa «
parole publique 49 », dans une langue de résistance contre les « identités
meurtrières 50 », contre le monolinguisme de la haine – car « la langue de nos
femmes est une langue d’amour et de vivacité quand elles soupirent, et même
quand elles prient 51 » –, et contre le refus de la cohabitation avec les
autres langues.
C’est
ainsi que « le français n’est pas ma langue mais je vais être la meilleure. Si
je suis la meilleure dans cette langue, ce sera une manière de montrer qu’à
travers moi tous les miens sont aussi bons que vous 52 ».
C’est
cette pulsion que j’aimerais bien exposer devant vous tous : son Amour pour son
Algérie natale, « sa sensibilité algérienne, ou arabo-berbère, ou même
musulmane lorsque l'islam est vécu comme une culture, plus encore que comme une
foi et une pratique 53 ».
Je
voudrais aussi exposer devant vous son engagement de tous les instants, afin
que la paix, la justice et la tolérance puissent vivre entre les peuples. Elle
l’a bien montré à travers son oeuvre si riche, à travers ses mots au moment de
la remise de ses prix, si nombreux, devant lesquels elle s’est toujours montrée
sereine, humble.
ASSIA,
MES VERS À TON HONNEUR :
L’essence
de ta Poésie : sa propre générosité.
Savoir appréhender son haleine,
à l’intérieur de sa goutte de silence,
dû à ton respect par l’Humanité.
Savoir appréhender son haleine,
à l’intérieur de sa goutte de silence,
dû à ton respect par l’Humanité.
Derrière
Sa ligne fine d’arrivée : il y en a une de départ.
Derrière Son succès éclatant : un autre défi.
Derrière Son succès éclatant : un autre défi.
NOTES
DE BAS DE PAGE
1-Assia Djebar, "Ces voix qui m'assiègent… En
marge de ma francophonie", Paris, Albin Michel, 1999, p. 80.
2-Ibid., p. 49.
3-Assia Djebar, "Les Impatients", Paris, René Julliard, 1958, p. 110.
4-Assia Djebar, "Les enfants du nouveau monde", Paris, René Julliard, 1962. p. 135.
5-Assia Djebar, "Disparition de la langue française", Paris, Albin Michel, 2003, p. 143.
6-Assia Djebar, "Les Nuits de Strasbourg", Arles, Actes Sud, 1997, pp. 47, 61.
7-Assia Djebar, "Ombre sultane", Paris, Albin Michel, 2006, p. 214.
8-Siham Benchekroun, “Être une femme, être marocaine, écrire”, Le récit féminin au Maroc, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2005, p. 23.
9-Assia Djebar, "Ces voix qui m’assiègent … En marge de ma francophonie", cit., p. 82.
10-“Idiome de l’exil et langue de l’irréductibilité” : des mots pronnoncés par Assia Djebar, lors de la réception du Prix de la Paix de l’année 2000, décerné par les Éditeurs et Libraires allemands.
11-Assia Djebar, « Discours de Francfort », Friedenspreis des Deutschen Buehhandels 2000 Assia Djebar, Frankfurt am Main im Verlag, Börsenverein.
12-Gilles Deleuze, « Avant Propos », "Critique et Clinique", Paris, Minuit, 1993, p. 9.
13-Assia Djebar, "Ces voix qui m’assiègent", cit., p. 72.
14-Ibid., p. 112.
15-Ibid., pp. 48-49.
16-Assia Djebar, "L’Amour, la fantasia", Paris, Lattès, 1985. Voir sa Troisième Partie.
17-Roland Barthes, "Œuvres complètes", Paris, Le Seuil, 1993, tome 1, p. 147.
18-"Ces voix qui m’assiègent", cit., p. 80.
19-Assia Djebar, "Nulle part dans la maison de mon père", Paris, Fayard, 2007, p. 364.
20-Abdelkébir Khatibi, Valerio Adami, "Jacques Derrida, en effet", Al Manar, Neuilly-sur-Seine, 2007, p. 44.
21-Sa mère descend des Beni Menaceur dont les ancêtres dirigèrent la résistance contre la conquête française pendant le XIXème siècle : son aïeux Mohamed Ben Aïssa el-Berkani, khalifa de l’Émir Abdelkader, et son arrière-grand-père maternel Malek Sahraoui el-Berkani, tué le 2 août 1871, après avoir pris la tête d’une rébellion contre cette occupation.
22-Assia Djebar, "L’Amour, la fantasia", cit., p. 142.
23-Assia Djebar, "Nulle part dans la maison de mon père", cit., p. 381.
24-Mes mots dans l’Introduction de ma traduction du beau texte de Rachid Boudejedra ("Cinq fragments du dessert") : "Cinco fragmentos del desierto", Huerga & Fierro Editores, Madrid, 2005.
25-Assia Djebar, "Ces voix qui m'assiègent", cit., p. 49.
26-Assia Djebar, « Écrire dans la langue de l’autre pour une quête d’identité » in "Identité, Culture et Changement Social" (Actes du Troisième Colloque de l’ARIC. Textes réunis par M. Lavallée, F. Ouellet, F. Larose), Paris, L’Harmattan, 1991, p. 29.
27-Assia Djebar, "L’Amour, la fantasia", cit., p. 80.
28-Assia Djebar, "Vaste est la prison", Paris, Albin Michel, 1995, p. 41.
29-Hélène Cixous, "le sexe ou la tête?", Les Cahiers du GRIF, vol., 13, nº 13, October 1976, pp. 10-11.
30-Assia Djebar, "Nulle part dans la maison de mon père", cit., p. 376.
31-Virginia Wolf, "A room of one’s one", London, The Hogarth Press, 1929. Taduite de l’anglais par Clara Malraux, "Une chambre à soi", Paris, Denoël, 1977.
32-Assia Djebar, "Nulle part dans la maison de mon père", cit., p. 386.
33-Ibid., p. 344.
34-Une écrivaine audacieuse de langue arabe que j’ai étudiée, parmi d’autres, dans mon ouvrage : "La mujer y el lenguaje de su cuerpo. Voces literarias del Magreb", Madrid, CantArabia, 2011.
35-Assia Djebar, "Loin de Médine", Paris, Albin Michel, 1991, p. 303.
36-Assia Djebar, "Ces voix qui m’assiègent", cit., p 49.
37- Assia Djebar, "Vaste est la prison", cit., p. 172.
38-Prix National de Poésie 1978, par "Las rubáiyatas de Horacio Martín," B. Lumen, 1978.
39- Ma traduction de ces vers : «Tomberont à nos pieds comme des oiseaux morts/notre joie et notre jeneusse/Le renoncement et les années donneront tout en ruine». "Biografía. Poesía completa (1958-1984) Félix Grande", Barcelona, Anthropos, 1986, 1989, p. 367.
40- Hélène Cixous, "le sexe ou la tête?", cit., p. 15.
41- J’ai étudié, parmi d’autres, tous ces auteurs maghrébins précités (hommes et femmes) dans mon ouvrage : "La mujer y el lenguaje de su cuerpo. Voces literarias del Magreb", cit.
42- Assia Djebar, «Violence de l’autobiographie», Postcolonialisme & Autobiographie, Alfred Hornung et Ernstpeter Ruhe, Amsterdam-Atlanta GA : Rodopi B.V., 1998, p. 83.
43- Ibid.
44- Ibid., p. 90.
45- Assia Djebar, "Ces voix qui m’assiègent", cit., p. 114.
46- Ibid., p. 106.
47- Assia Djebar, "L’Amour, la Fantasia", cit., p. 75.
48- Ibid., p. 68.
49- Assia Djebar, "Ces voix qui m’assiègent", cit., p. 72.
50- Selon Amin Maalouf, réduire l’identité à une seule appartenance c’est placer les hommes : «dans une attitude partiale, sectaire, intolérante, dominatrice, quelquefois suicidaire, et les transforme bien souvent en tueurs, ou en partisans des tueurs », "Les Identités meurtrières", Paris, Grasset, 1998, p. 43.
51- Assia Djebar, "La disparition de la langue française", Paris, Albin Michel, 2003, p. 157.
52- Lise Gauvin, "L’écrivain francophone à la croisée des langues. Entretiens", Paris, Karthala, 1997, chap. 1, p. 28.
53- Assia Djebar, "Ces voix qui m’assiègent", cit., p. 26.
2-Ibid., p. 49.
3-Assia Djebar, "Les Impatients", Paris, René Julliard, 1958, p. 110.
4-Assia Djebar, "Les enfants du nouveau monde", Paris, René Julliard, 1962. p. 135.
5-Assia Djebar, "Disparition de la langue française", Paris, Albin Michel, 2003, p. 143.
6-Assia Djebar, "Les Nuits de Strasbourg", Arles, Actes Sud, 1997, pp. 47, 61.
7-Assia Djebar, "Ombre sultane", Paris, Albin Michel, 2006, p. 214.
8-Siham Benchekroun, “Être une femme, être marocaine, écrire”, Le récit féminin au Maroc, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2005, p. 23.
9-Assia Djebar, "Ces voix qui m’assiègent … En marge de ma francophonie", cit., p. 82.
10-“Idiome de l’exil et langue de l’irréductibilité” : des mots pronnoncés par Assia Djebar, lors de la réception du Prix de la Paix de l’année 2000, décerné par les Éditeurs et Libraires allemands.
11-Assia Djebar, « Discours de Francfort », Friedenspreis des Deutschen Buehhandels 2000 Assia Djebar, Frankfurt am Main im Verlag, Börsenverein.
12-Gilles Deleuze, « Avant Propos », "Critique et Clinique", Paris, Minuit, 1993, p. 9.
13-Assia Djebar, "Ces voix qui m’assiègent", cit., p. 72.
14-Ibid., p. 112.
15-Ibid., pp. 48-49.
16-Assia Djebar, "L’Amour, la fantasia", Paris, Lattès, 1985. Voir sa Troisième Partie.
17-Roland Barthes, "Œuvres complètes", Paris, Le Seuil, 1993, tome 1, p. 147.
18-"Ces voix qui m’assiègent", cit., p. 80.
19-Assia Djebar, "Nulle part dans la maison de mon père", Paris, Fayard, 2007, p. 364.
20-Abdelkébir Khatibi, Valerio Adami, "Jacques Derrida, en effet", Al Manar, Neuilly-sur-Seine, 2007, p. 44.
21-Sa mère descend des Beni Menaceur dont les ancêtres dirigèrent la résistance contre la conquête française pendant le XIXème siècle : son aïeux Mohamed Ben Aïssa el-Berkani, khalifa de l’Émir Abdelkader, et son arrière-grand-père maternel Malek Sahraoui el-Berkani, tué le 2 août 1871, après avoir pris la tête d’une rébellion contre cette occupation.
22-Assia Djebar, "L’Amour, la fantasia", cit., p. 142.
23-Assia Djebar, "Nulle part dans la maison de mon père", cit., p. 381.
24-Mes mots dans l’Introduction de ma traduction du beau texte de Rachid Boudejedra ("Cinq fragments du dessert") : "Cinco fragmentos del desierto", Huerga & Fierro Editores, Madrid, 2005.
25-Assia Djebar, "Ces voix qui m'assiègent", cit., p. 49.
26-Assia Djebar, « Écrire dans la langue de l’autre pour une quête d’identité » in "Identité, Culture et Changement Social" (Actes du Troisième Colloque de l’ARIC. Textes réunis par M. Lavallée, F. Ouellet, F. Larose), Paris, L’Harmattan, 1991, p. 29.
27-Assia Djebar, "L’Amour, la fantasia", cit., p. 80.
28-Assia Djebar, "Vaste est la prison", Paris, Albin Michel, 1995, p. 41.
29-Hélène Cixous, "le sexe ou la tête?", Les Cahiers du GRIF, vol., 13, nº 13, October 1976, pp. 10-11.
30-Assia Djebar, "Nulle part dans la maison de mon père", cit., p. 376.
31-Virginia Wolf, "A room of one’s one", London, The Hogarth Press, 1929. Taduite de l’anglais par Clara Malraux, "Une chambre à soi", Paris, Denoël, 1977.
32-Assia Djebar, "Nulle part dans la maison de mon père", cit., p. 386.
33-Ibid., p. 344.
34-Une écrivaine audacieuse de langue arabe que j’ai étudiée, parmi d’autres, dans mon ouvrage : "La mujer y el lenguaje de su cuerpo. Voces literarias del Magreb", Madrid, CantArabia, 2011.
35-Assia Djebar, "Loin de Médine", Paris, Albin Michel, 1991, p. 303.
36-Assia Djebar, "Ces voix qui m’assiègent", cit., p 49.
37- Assia Djebar, "Vaste est la prison", cit., p. 172.
38-Prix National de Poésie 1978, par "Las rubáiyatas de Horacio Martín," B. Lumen, 1978.
39- Ma traduction de ces vers : «Tomberont à nos pieds comme des oiseaux morts/notre joie et notre jeneusse/Le renoncement et les années donneront tout en ruine». "Biografía. Poesía completa (1958-1984) Félix Grande", Barcelona, Anthropos, 1986, 1989, p. 367.
40- Hélène Cixous, "le sexe ou la tête?", cit., p. 15.
41- J’ai étudié, parmi d’autres, tous ces auteurs maghrébins précités (hommes et femmes) dans mon ouvrage : "La mujer y el lenguaje de su cuerpo. Voces literarias del Magreb", cit.
42- Assia Djebar, «Violence de l’autobiographie», Postcolonialisme & Autobiographie, Alfred Hornung et Ernstpeter Ruhe, Amsterdam-Atlanta GA : Rodopi B.V., 1998, p. 83.
43- Ibid.
44- Ibid., p. 90.
45- Assia Djebar, "Ces voix qui m’assiègent", cit., p. 114.
46- Ibid., p. 106.
47- Assia Djebar, "L’Amour, la Fantasia", cit., p. 75.
48- Ibid., p. 68.
49- Assia Djebar, "Ces voix qui m’assiègent", cit., p. 72.
50- Selon Amin Maalouf, réduire l’identité à une seule appartenance c’est placer les hommes : «dans une attitude partiale, sectaire, intolérante, dominatrice, quelquefois suicidaire, et les transforme bien souvent en tueurs, ou en partisans des tueurs », "Les Identités meurtrières", Paris, Grasset, 1998, p. 43.
51- Assia Djebar, "La disparition de la langue française", Paris, Albin Michel, 2003, p. 157.
52- Lise Gauvin, "L’écrivain francophone à la croisée des langues. Entretiens", Paris, Karthala, 1997, chap. 1, p. 28.
53- Assia Djebar, "Ces voix qui m’assiègent", cit., p. 26.
Je vous remercie vivement de votre
attention.
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